Pierre-Georges Mistouflet

Catégories : Rencontres BDSM Gode ceinture strapon LGBT Travesti Gay Lesbienne Trans Sissy TV trans travesti sissy
il y a 4 ans

Pierre-Georges Mistouflet, 56 ans, professeur des écoles (avant, on disait instituteur) à la retraite depuis presque six mois, s’ennuie, car son épouse Hélène, professeur (tout court) d’histoire-géographie, bien qu’étant plus âgée, doit encore trois ans à l’État.

Pierre-Georges Mistouflet, 65 kg pour 1, 70 m, n’aime pas le sport. Sa seule activité physique est la marche, en forêt de préférence. Décemment, il ne peut pas marcher toute la journée.

Pierre-Georges Mistouflet, ne peut rester devant la télévision. La qualité des programmes est telle qu’ils ont sur lui un effet soporifique. S’il veut profiter de sa nuit, il ne peut pas dormir toute la journée.

Pierre-Georges Mistouflet, ne bricole pas. Ses compétences en la matière se limitent au rafistolage très approximatif des prises électriques. Malgré tout son bon vouloir, il ne peut vraiment pas passer ses journées à rebrancher des fils, fussent-ils électriques et débranchés.

Pierre-Georges Mistouflet, ne jardine pas. La peau sensible de ses mains plus habituée à la craie, au stylo, ne résiste pas à la rugosité des manches de bêches. Alors que son dos, accoutumé au confort de son fauteuil directorial, supporte très mal la courbure nécessaire au travail de la terre.

Pierre-Georges Mistouflet, bien qu’ayant traversé professionnellement le plan I. P. T. (Informatique Pour Tous), les T. I. C. E. (dont il a seulement retenu que le T signifiait Techniques au pluriel) et le BC2I (où il croit se rappeler que le B est celui de Brevet), s’évertue à penser qu’un ordinateur n’est qu’une machine à écrire, un peu trop sophistiquée à son goût d’ailleurs. Honnêtement, il ne peut s’obliger à écrire toute la journée. Et d’abord qu’écrire ?

Pierre-Georges Mistouflet, qui était pourtant un fin lecteur, n’arrive plus à se concentrer sur un livre. Il trouve les auteurs contemporains au minimum ennuyeux, prévisibles ou totalement abscons. Les bouquins de cul ne le font pas bander (et pour cause) et sont si mal écrits. Relire ses classiques, il a essayé, mais ça le renvoie à des temps meilleurs et le déprime.

Les premières semaines de retraite (en septembre donc, car jusqu’au premier de ce mois funeste, il n’était point encore retraité, mais jouissait – Ouh ! le vilain mot ! - de ses dernières vacances !), il ne s’aperçoit même pas qu’il s’ennuie, tellement il est soulagé de ne plus avoir à affronter les petits extraterrestres qui composaient sa classe, les parents toujours géniteurs de surdoués incompris, une municipalité qui ne voit pas pourquoi on changerait le revêtement de sa classe puisqu’il n’est même pas troué et enfin une hiérarchie qui le noie sous une paperasserie, toujours en trois exemplaires. Lui qui ne s’est jamais prétendu fin cuisinier ni un homme d’intérieur avéré prépare les repas, s’occupe un peu des travaux de ménage, fait la poussière et arrose les fleurs. Et il y prend goût…

Mi-octobre apparaît le premier signe avant-coureur : Popaul, qui, depuis plus de trente ans, trois fois par semaine au minimum, présente les armes à Hélène, se fait porter pâle. Hélène, femme exceptionnelle s’il en est, malgré ses 57 ans, ne connaît toujours pas le sens du mot ménopause. Il ne faut pas lui en conter. Si elle n’a pas ses trois troussées hebdomadaires, son caractère s’en ressent. Ces deux-là, depuis 35 ans qu’ils vivent ensemble n’ont jamais donné de coup de canif (seulement des coups de camif – private joke pour initié) dans le contrat qui les unit. Pas qu’une quelconque morale le leur ait interdit. Simplement, ils se satisfaisaient de cette autarcie aux quatre S (Sentimentale, Sexuelle, Sensuelle, Spirituelle). Sans faire preuve d’imagination ou de perversion excessive, ils avaient su, par de menues innovations et surtout par leurs baises dans des lieux inappropriés, préserver leur plénitude sexuelle.

Souvent, ces derniers quinze jours, avachi dans son canapé (pourtant très confortable), la larme à l’œil, Pierre-Georges Mistouflet se remémore les instants d’exception qu’il a vécus avec sa tendre moitié. Leur vice, si on peut appeler cela ainsi, est (enfin plutôt était) de faire l’amour dans des endroits improbables. Ils avaient baisé dans des trains (facile à l’époque des compartiments), des ascenseurs (bloquer la cage entre deux étages en imaginant l’impatience des gens qui attendaient), dans la rue contre un réverbère (dans l’attente d’un promeneur improbable avec son chien), dans un cinéma d’art et d’essai (trop facile, y’avait encore moins de monde que dans un porno), dans les toilettes des supermarchés ou des cafés, dans un sous-sol d’hôpital, à un concert des Stones (rien que d’y penser, P. G. M. bandait – enfin avant) et même pendant un enterrement (sur le rythme incertain du requiem en D m i n e u r de Wolfgang…). Toutes les occasions leur étaient bonnes.

Le must, et Pierre-Georges Mistouflet s’en souvient avec une émotion larmoyante, fut le jour de leur mariage. Si leur nuit de noces fut chaste pour cause de fatigue généralisée et d’ébriété avancée, ils avaient anticipé et consommé leurs épousailles trois fois avant l’heure. Dans cette période lointaine, Hélène ne réclamait pas trois troussées par semaine, mais plutôt trois par jour.

La première, l’inauguration en quelque sorte, bien que le monument ait déjà été visité et revisité par toutes les entrées connues : la mariée prétextant un besoin hygiénique et naturel urgent à résoudre, ils s’éclipsèrent entre l’union laïque et la bénédiction religieuse. Première brève, mais chaude étreinte dans une sombre ruelle entre la mairie et l’église. La mariée robe par-dessus tête, mains appuyées contre le mur lépreux du presbytère, bras tendus pour ne pas ternir la blancheur virginale de sa toilette se fit prendre en levrette (selon vous, où était la culotte de la mariée pendant la bénédiction ?).

Deuxième round, pendant la séance photo : après avoir sacrifié aux habituels clichés de groupe, le photographe les avait entraînés dans une clairière. Ils n’avaient pu résister : sous l’œil égrillard du photographe et de son appareil, Hélène avait « subi » sa seconde ramonée de la journée. De face et adossée à un chêne, mais toujours robe par-dessus tête. Ils en gardent encore aujourd’hui quelques souvenirs gracieusement offerts par le disciple de Nicéphore Niepce qui avait eu l’opportunisme d’appuyer plusieurs fois sur le déclencheur de son appareil de sa main libre (ce qui révélait une conscience professionnelle rare !) avant que Pierre-Georges Mistouflet n’amenât Hélène au paradis.

Enfin, dernier épisode pendant le repas, entre la viande et le fromage, le trou normand en quelque sorte. Sur ce coup-là, ils avaient un peu triché, car à l’étage de l’hostellerie se trouvait la chambre qui leur était réservée pour leur ballet nuptial. Pour la troisième fois de la journée, Henriette se retrouva avec sa robe sur la tête et la queue de Pierre-Georges dans son petit connet.

Depuis qu’ils sont entrés dans l’âge mûr, ils ont renoncé à ce genre de gamineries, quoiqu’il n’y ait pas si longtemps… dans son bureau directorial… un mercredi matin… avant l’arrivée des dames de ménage… Mais ceci est une autre histoire !

Mais tout cela, depuis huit mois, se conjugue au passé (simple ou composé, mais très imparfait). Pierre-Georges Mistouflet ne bande plus. Les premières défaillances sont mises par le couple sur le compte de la perturbation psychologique provoquée par sa mise à la retraite. Pierre-Georges Mistouflet ne laisse pas pour autant Hélène insatisfaite, il la régale de la langue et des doigts. Ce programme la réjouissait beaucoup lorsque c’était une friandise s’ajoutant au plat de résistance. Mais au bout de quelques semaines, l’inquiétude les gagne et le caractère habituellement enjoué d’Hélène s’altère : P. G. M. Ne fait plus le poids, mais il en perd (le souci !).

Ils consultent, consultent et reconsultent. Leur médecin de famille les oriente vers un psychologue new wave qui lui-même se défausse sur un sexologue. In fine, nada ! Rien ! Pas le moindre soubresaut ! Même si elle ne mésestime pas les tentatives répétées de son mari pour l’amener au plaisir, Hélène, plus vaginale que clitoridienne, est rapidement en manque des bons coups de queue que depuis 35 ans Pierre-Georges Mistouflet lui prodigue sans retenue. Aussi, en fille de paysan pragmatique, bien avant que la ronde des médecins ne s’achève, elle fait l’acquisition grâce à Internet (contrairement à son mari, elle est accroc à son ordo) d’un gode-ceinture que Pierre-Georges Mistouflet doit, à son grand dam, ceindre pour tenter de la satisfaire. Mais l’expérience se solde par un échec relatif, le côté artificiel de cet ersatz de verge la paralyse.

Pas une seconde, elle n’envisage de faire appel à de la main-d’œuvre extérieure, mais elle devient agressive. Ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir.

Chapitre 2 : Pierre-Georges Mistouflet se découvre…

Aussi c’est d’un air maussade que, en ce jeudi matin de printemps ensoleillé (s’il avait plu, ça aurait fait désordre), Pierre-Georges Mistouflet joue les femmes de ménage dans la chambre conjugale. Levé une heure après le départ de sa tendre épouse, il n’a pas pris la peine de s’habiller. C’est donc dans une nudité virginale, car dénuée de toute pensée sexuellement transmissible qu’il déambule dans la pièce, un chiffon à poussière à la main, sa virgule balançant entre les jambes et la tête ailleurs.

Un instant, son regard capte l’image que lui renvoie la glace de l’armoire. Il s’y arrête. Il s’y arrête même tellement que ça tourne à la contemplation narcissique. Il se décerne un satisfecit teinté de nostalgie : plutôt pas mal conservé pour un bientôt sexagénaire. Pas de ventre ! Des jambes harmonieusement dessinées ! Des fesses toujours aussi fermes ! Une peau encore très lumineuse pas du tout fripée ! Pas de ride ! Bon d’accord, il n’est pas vraiment baraqué ! Comme dirait Renaud : musclé comme une serpillière, mais ça n’a jamais gêné Hélène. Sa longue chevelure blonde lui donne un air juvénile. Ouais ! Il serait fier de lui s’il n’y avait pas… Son regard se porte sur sa queue. Ce membre, aujourd’hui, atteint de « flasquitude » perpétuelle, pendouille lamentablement. Pierre-Georges Mistouflet y porte la main gauche et tord férocement l’unique objet de son ressentiment. Il enrage jusqu’au désespoir à voir l’espèce de chose qui fit sa fierté de mâle rester aussi molle qu’un spaghetti trop cuit.

Libérant ce reliquat de bite, il balance le chiffon dans un geste qu’il voudrait v i o l ent. Ironique, l’autre volette doucement jusqu’à une chaise où s’entassent pêle-mêle les sous-vêtements que portait Hélène la veille. Sa dulcinée n’a jamais été très ordonnée, mais depuis quelque temps c’est l’enfer. Elle se débarrasse de ses vêtements à l’endroit où elle se trouve lorsqu’elle se dévêt. Chaque matin, il doit jouer les femmes de chambre. Parfois, il se demande si elle ne prend pas un certain plaisir à laisser traîner sa lingerie, l’obligeant à la ramasser. Dans un ralenti cinématographique, P. G. M. suit le morceau d’étoffe qui s’étale sur une coquine culotte de dentelle noire. Il reste un moment dubitatif. Avant la seule vision de cette pièce de lingerie aurait réveillé Popaul. Il saisit la culotte, la porte à ses narines. Il hume avec délices les fragrances féminines qui suintent de ce vêtement déjà porté. Il sait que Hélène s’est parfumé le minou avec « Anal5 » de chez « Fourmoibien », qu’elle ne s’est pas parfaitement essuyée quand elle est allée faire pipi. Une suave odeur de cyprine froide lui suggère qu’elle a dû avoir des pensées cochonnes durant la journée. Une horrible pensée traverse sa tête : et si elle avait fait plus qu’avoir des idées.

C’est à cette seconde précise que sa vie bascule. Alors qu’il va remettre la culotte où il l’a prise, il interrompt son geste et l’enfile (la culotte pas le geste). Comme ça, juste pour… pour il ne sait quoi. Avant que de réaliser l’absurdité de son acte, il se retrouve face à la glace. Pas si mal ! Le noir interstitiel de la dentelle donne un éclairage intéressant à la blancheur de sa peau. Il tourne sur lui-même, fait gonfler ses cheveux. L’absence quasi totale de pilosité qui l’a complexé au temps où il était de bon ton dans la profession de porter barbe et moustache lui évite le ridicule du mec déguisé. Il se trouve pas mal sexy finalement. Dommage qu’elle soit trop ample ! Le cul de sa femme ayant d’autres proportions, l’étoffe flotte un peu sur ses fesses. Sans hésiter, cette fois en plein accord avec lui-même, il s’empare du soutien-gorge assorti à la culotte. Son élégante moitie ne porterait jamais des sous-vêtements dépareillés. Plus habitué à dégrafer qu’à agrafer, il éprouve quelque difficulté à se harnacher. Tant bien que mal, il finit par placer les bonnets face à son absence de poitrine.

Déçu, il constate que les bonnets, faute d’occupants sérieux, s’affaissent lamentablement. Hélène, en plus d’un beau cul, est dotée des loloches dont il a toujours été fier. Pour un homme, dame nature l’a doté de mamelons proéminents terminés par de très gros tétons, mais c’est nettement insuffisant pour remplir un soutif. Qu’à cela ne tienne ! Un petit détour par la salle de bain, il vide un paquet de coton et le bourre dans les bonnets. Retour devant la glace. De nouveau, il parade, prend des poses qu’il essaie de rendre les plus féminines possible. Il accentue la cambrure de son dos, fait saillir cette poitrine de coton tassé. Il tortille du cul. Il se caresse. Du moins, il caresse la femme qu’il voit dans le miroir.

Ce qui avait commencé par un geste probablement généré par l’ennui se transforme peu à peu en un jeu auto-érotique. Ses caresses se précisent. Paumes ouvertes, doigts largement écartés, ses mains dessinent de larges cercles concentriques sur chaque parcelle accessible de sa peau. Il malaxe ses fesses à travers la dentelle, mais évite de toucher son sexe mou. Ses yeux sont toujours braqués sur la glace et n’en perdent pas une miette, mais là aussi il évite de regarder son…

Il joue le double rôle de l’exib. Et du voyeur.

Ses doigts impatients se faufilent sous le coton pour s’occuper de ses tétons.

Avec ravissement, il se rend compte que ceux-ci sont tendus d’excitation.

Si seulement… Mais il a peur.

Il n’ose pas toucher, il n’ose pas baisser les yeux.

Pourtant, il sent, dans son entresol, quelque mouvement.

La vie semble renaître doucement dans sa queue.

Enfin son regard s’y hasarde anxieusement…

Il retient le cri d’espoir, de victoire.

Pas un mât, ni une péninsule, ni un pic

Encore moins, de Louxor l’obélisque !

Mais une bosse déforme la petite culotte noire.

Porté par cette ardeur renaissante,

Ses mains se font pressantes

Il pétrit ses seins,

Les malaxe des deux mains.

Il étire ses tétons jusqu’à la douleur,

Puis les relâche tout en douceur

Du coin de l’œil, surveillant

De l’étoffe, le lent bourgeonnement.

Il faut qu’il éprouve tactilement cette petite érection.

Il y pose sa main avec une certaine appréhension.

De la pulpe des doigts, il entame un doux massage.

Sous cette caresse, sa fièvre grimpe de plusieurs étages.

Sa bite gonfle, se raidit, se redresse.

Il voudrait appeler Hélène, lui crier qu’il a la trique,

Qu’il lui bourrerait bien les fesses.

Sa main s’emballe dans une envolée lyrique.

Perdant toute mesure, il astique vigoureusement son mandrin.

Au bout d’une poignée de secondes, il lâche la purée.

Il n’arrête pas pour autant : huit mois de jute à cracher

Ça ne s’élimine pas en en un tour de main.

Embarrassé par la culotte, de sa main libre,

Il la fait glisser jusqu’aux genoux

Sans jamais lâcher son chibre

Qu’il secoue comme un fou.

Une seconde salve ne tarde pas à asperger le miroir.

P. G. M. a du mal à en croire ses yeux.

Sa bite encore moribonde hier soir

Vient de juter à qui mieux mieux.

Devant le spectacle offert par cet homme/femme, le coton s’échappant du soutif, la culotte souillée de foutre à mi-jambes et la main encore sur la queue pas complètement débandée, P. G. M. éclate d’un rire, limite hystérique. La honte qu’il peut ressentir à se voir dans cet accoutrement ridicule est largement compensée par la joie procurée par cette jouissance inopinée.

Pour la première fois depuis plusieurs mois, Pierre-Georges Mistouflet a un projet pour l’après-midi : aller en ville pour s’acheter des sous-vêtements sexy à sa taille. Car franchement cette culotte trop grande ne l’avantage pas. Pour la première fois de sa vie, il se permet de penser que sa femme a un gros cul. Pensée qu’il évacue aussitôt.

Chapitre 3 : P. G. M. ne lèche pas seulement les vitrines.

Durant le repas de midi, Pierre-Georges Mistouflet se mord la langue à plusieurs reprises pour ne pas narrer à sa tendre moitié que, ce matin, il a bandé et il a joui comme un fou (plutôt comme une folle). La séance de masturbation, en elle-même, ne le dérange pas. Ce jeu compte dans leurs activités érotiques. Hélène et lui ne sont pas des ploucs qui croient à cette fadaise que la masturbation rend sourd. Il sait bien que son début de surdité est dû à l’écoute intensive de hard-rock durant des décennies. D’ailleurs bien souvent, ils se sont masturbés l’un devant l’autre, l’un branlant l’autre. Mieux, lorsque les hasards de la vie les ont séparés plusieurs jours, lorsqu’ils se retrouvaient, ils se racontaient leurs activités masturbatoires. Récits qui dégénéraient très rapidement en partie de jambes en l’air.

Mais depuis 35 ans qu’ils vivent ensemble, P. G. M. se rend brutalement compte que, s’il excepte les lieux insolites, cela fait au moins 33 ans et 6 mois qu’ils baisent à la papa. 33 ans et six mois, car il se rappelle bien le mois d’août 71 où, au camping de la plage, ils avaient voulu tester la position dite de « la brouette » oubliant qu’ils étaient dans une canadienne. Relevant brusquement, les poignées (en fait les chevilles) dudit engin, il avait heurté le mat central mal arrimé. La toile s’écroulant sur eux chassa tout désir et par la même occasion toute envie de recommencer de telles acrobaties.

Hélène a été une maîtresse facilement satisfaite, animatrice de leurs ébats, dans une stricte orthodoxie, se contentant de ce que son amant de mari lui proposait. Que lui, P. G. M., directeur d’école, chef de famille, sa libido satisfaite, ses couilles vidées, ne pensait pas plus loin. Peut-être qu’ils étaient passés… Mais pour lui (comme pour elle, il en est sûr), le travestisme n’est qu’un mot un peu vulgaire qui recouvre des pratiques bizarroïdes pour ex-soixante-huitard pervers (lire bobos parisiens). Impossible de lui avouer que ce sont ces pratiques qu’ils « méprisaient » qui lui ont fait retrouver sa virilité.

Dès que la 307 disparaît au coin de l’allée, P. G. M. se précipite avec une fougue juvénile et retrouvée vers son Alfa. Il lui faut une petite demi-heure pour arriver dans un grand centre commercial où, pense-t-il, la foule servira son incognito. Son enthousiasme décroît lorsqu’il se retrouve dans l’allée consacrée à la lingerie. Hélène porte des sous-vêtements sexy, mais à vrai dire, il ne s’est jamais réellement intéressé à la manière dont elle se les procurait. Aux cadeaux coquins, il a toujours préféré les œuvres de la Pléiade. Le corps nu de sa femme, sa bouche et ses mains pleines d’initiatives lui donnaient jusqu’à ces funestes mois son content de félicité sans nécessiter l’ajout d’aucun adjuvant. Alors la lingerie coquine, c’est l’inconnu. La taille, déjà : vérification faite ce matin, Hélène porte du 42. Pour lui le 38 doit suffire, en tout cas pour les culottes. Pour les soutifs, ça va être une autre paire de manche, si l’on peut dire. De plus où sont indiquées les tailles sur ces maudits colifichets ?

P. M. G. trouve un mignon petit brésilien en dentelle vert bouteille. Il va pour le décrocher afin de vérifier la taille. À ce moment, une matrone passant dans le rayon, lui jetant un bref regard (qu’il imagine suspicieux), il retire vivement son bras et se sent rougir comme une pucelle effarouchée à qui M. l’abbé proposerait la botte. Son enthousiasme s’enfuit à toutes jambes. Pas aussi facile qu’il ne le pense. Il se rend compte que des gens (exclusivement des femmes) l’entourent, passent, décrochent des articles. Soudain, l’impression que toutes le regardent avec méfiance, que toutes ont deviné son jeu, sa motivation. Est-il un vieux bouc qui cherche des fanfreluches pour sa jeune maîtresse ? Un pervers qui achète de sous-vêtements féminins pour se branler dessus ? Ou pire encore ! La tension devient trop forte. P. G. M., son courage l’abandonnant, s’enfuit comme un voleur.

Il quitte l’hypermarché, furieux contre lui, contre sa lâcheté. Il lui faut ces accessoires s’il veut rebander ! Et il veut rebander ! Il traîne dans le centre commercial cherchant une solution à son problème. Ses pas l’amènent vers une boutique spécialisée dans la lingerie qui pour son plus grand bonheur, jouxte un magasin de jouets. Il se plante devant la vitrine de ce dernier. Feignant d’être très intéressé par les évolutions d’un train électrique, il lorgne les mannequins à sa droite. L’un deux présente un combiné, soutien-gorge, culotte (ou string précise l’affichette) et porte-jarretelles en tulle brodé. L’ensemble dans des tons coordonnés de blanc et de mauve est du plus bel effet. P. M. G. est hypnotisé par cette lingerie. Tout à fait ce qu’il lui faut ! Mais franchir la porte de la boutique lui apparaît aussi impossible que traverser l’Atlantique à la nage pour un manchot. Tout à sa contemplation, il ne perçoit pas l’approche du vendeur. Aussi quand celui-ci l’interpelle sur le mode de la plaisanterie :

• — Bonjour, monsieur ! Il semble que ce mannequin vous intéresse beaucoup !

• — Le mannequin ? Quel mannequin ? éructe-t-il d’une voix de fausset.

• — Il ne faut pas avoir honte, Monsieur. Vous avez très bon goût ! Cette lingerie est d’excellente facture. Je suis certain qu’elle plairait beaucoup à votre amie.

Complètement perdu, désarçonné par cette intervention, Pierre-Georges Mistouflet s’emmêle les pinceaux et s’entend dire à l’insu de son plein gré.

• — Ce n’est pas pour ma femme, c’est pour mo…

Il s’interrompt brutalement, mais au regard du vendeur, il comprend que celui-ci a parfaitement saisi le sens du mot élidé. À nouveau, il se sent rougir comme un premier communiant. Il attend le rire moqueur du vendeur. Point de rire, au contraire, ce dernier déclare d’une voix compréhensive :

• — Rassurez-vous, monsieur, nous avons de nombreux clients comme vous. Nous avons même un rayon spécial avec cabine d’essayage dans notre arrière-boutique. Si vous voulez vous rendre compte par vous-même.

L’autre se moque de lui, ce n’est pas possible autrement. Une furieuse envie de prendre ses jambes à son cou le saisit. Lui, Pierre-Georges Mistouflet, directeur honoraire, détenteur des palmes académiques, officier du mérite agricole, ex-délégué syndical du SGEN-CFDT pris pour un vulgaire travelo. Que va-t-on dire de lui ? Sûr que le vendeur en fera des gorges chaudes et la ville n’est pas si grande !

Pâle comme la m o r t , P. G. M. ose enfin regarder son vis à vis : aucune trace de moquerie dans son regard, mais au contraire, un intérêt commercial, mais bienveillant. De taille et de corpulence semblables à la sienne, le vendeur, pourtant beaucoup plus jeune que lui, lui ressemble étrangement. Son visage aux traits fins, ses longs cheveux blonds retenus par un chouchou, ont quelque chose de féminin sans pour autant créer l’ambiguïté. P. G. M. le trouve charmant dans son jean stretch qui moule un petit cul des plus sexy. L’envie d’entrer le tenaille. Un début d’excitation le gagne. Il lui semble que Popaul a remué le bout du gland. Sentant son indécision, l’autre précise :

• — Je m’appelle Julien. Entrez ! Laissez-vous tenter.

Subjugué, P. G. M. suit le vendeur. Arrivés au fond de la boutique, Julien lui dévoile une porte dissimulée par une tenture et ils pénètrent dans un local exigu où, comme annoncé, sont suspendues de nombreuses pièces de lingerie.

• — De plus, là vous allez pouvoir essayer en toute tranquillité, reprend Julien, lui désignant l’unique cabine d’essayage.

• — Mais elle n’a pas de rideau !

• — Vous n’allez pas faire de chichis, nous sommes entre hommes !

P. G. M. ne trouve rien à répliquer. Du temps de sa jeunesse sportive, il a beaucoup fréquenté les vestiaires. La belle tenue de son organe lui avait même valu quelques remarques flatteuses.

• — Vous étiez intéressé par l’ensemble « Chérievavitecoucherlesgosses » de chez « Onbaisecesoir" ». Vous préférez le string, le brésilien ou le shorty ?

• — Ben…

• — Écoutez ! J’amène le tout vous verrez bien ce que vous préférez ! Mettez-vous à l’aise pendant ce temps.

Au retour du vendeur, P. G. M. n’a ôté que son pull et ses chaussures.

• — Eh ben vous alors ! À votre âge, on ne joue plus les timides ! Enlevez-moi tout ça !

• — C’est la premiè…

Ses mots s’étranglent dans la bouche de notre héros, car joignant le geste à la parole, le vendeur a porté les mains sur le bas du tee-shirt, tire l’étoffe hors du pantalon et dans un geste caressant débarrasse P. G. M. de son vêtement sans que celui-ci ne réagisse. Devant l’inertie consentante de son client, il continue son entreprise de déshabillage. Il s’attaque au ceinturon, le dégrafe, déboutonne le jean, le fait glisser en même temps que le slip. Quelques secondes plus tard, P. G. M ne conserve comme dernier rempart à sa pudeur, que les quelques poils épars qui lui servent de toison et une paire de chaussettes bicolores : ce qui, vous en conviendrez, ne cachent pas grand-chose.

Le jeune homme, pour mener à bien son entreprise, a dû se mettre à genoux, bouche positionnée à la hauteur d’une bite qui présente une raideur de bon aloi. Sa tâche de déshabillage terminée, il ne peut s’empêcher d’y déposer un baiser humide provoquant un soubresaut involontaire dudit membre. Horrifié, P. G. M., hétéro de la première heure, s’aperçoit, que cette situation scabreuse face à un homme provoque une érection qui depuis plus de six mois se refusait à sa bien-aimée malgré toutes ses tentatives. Non seulement cette exib l’excite au plus haut point, mais ces lèvres sur son gland ont failli déclencher une éjaculation inopportune.

• — Il va falloir faire quelque chose ! Jamais vous ne pourrez faire tenir cet engin dans un string et de plus vous risquez de le souiller par un épanchement malencontreux.

Le mandrin de P. G. M., s’il n’est pas surdimensionné, a néanmoins de bonnes proportions et le petit bout de tissu qui lui est dévolu ne pourrait le contenir.

• — Je ne vois qu’une solution.

Joignant une nouvelle fois le geste à la parole, le vendeur pose sa main sur le vit turgescent. Les doigts, en anneau, entament un lent va-et-vient. P. G. M. ne sait plus où il nage. Lui, ce matin, complètement impuissant et surtout hétéro, se tient là, la bite au garde-à-vous, dans cette arrière-boutique en train de se faire branler par un mec à ses genoux. Et vu l’état de sa queue, il ne peut pas prétendre que ça lui déplaît. Serait-il un homosexuel refoulé ? Ou alors sa part de féminité émergerait-elle après son… Un frisson le secoue subitement, un rai de feu court le long de sa colonne. Faisant fi de toute pensée psycho-philosophique, il s’abandonne au plaisir qui lentement, comme la petite bête, monte, monte.

Dans un geste instinctif d’acceptation, P. G. M. lui passe les mains dans les cheveux et les peigne doucement. Geste tendre qui ravit son tourmenteur. Il s’enhardit. La main qui tient ses boules les pétrit tandis qu’un bout de langue irrévérencieux lèche son gland maintenant découvert. Bientôt les lèvres remplacent la langue, elles coiffent le gland.

Doucement, la bouche avide absorbe le vit de plus en plus tendu. P. G. M. a le temps de remarquer que Julien doit être très expérimenté, car à nul instant, il n’a senti ses dents. Peut-être est-ce un geste commercial ? Puis il ne pense plus rien, il se laisse entraîner dans le plaisir de cette bouche qui le pompe, de ces lèvres qui le pressent, de cette langue qui tourbillonne autour de sa hampe. Il en oublie que sa bite coulisse dans la bouche d’un homme et, yeux fermés, loin dans son trip, il la bourre comme s’il ramonait le con d’Hélène.

À la seconde où il sent le sperme se précipiter vers la sortie, il a un dernier sursaut de lucidité et se retire de la bouche accueillante. Il ne peut, malgré sa rapidité, empêcher sa jute d’asperger copieusement le visage de son fellationneur. Stoïque, celui-ci prend une lingette dont une boîte se trouve fort opportunément à portée de sa main. Il s’essuie d’abord le visage puis sans changer de lingette, il entreprend de nettoyer la queue de P. G. M. qui lentement retrouve une taille de repos.

• — Lorsque vous aurez enlevé vos chaussettes, vous serez paré pour l’essayage, dit le vendeur comme si de rien n’était.

P. G. M. est presque déçu quand il lui tend le string et lui désigne la cabine. Cette cabine d’essayage est très particulière : au-delà du fait qu’elle n’a pas de rideaux, les trois panneaux restants ne sont qu’une immense glace. Aussi, dès qu’il a passé le string, Pierre-Georges Mistouflet peut s’y voir en trois exemplaires. Brièvement, la honte le submerge. Il se demande ce qu’il fait là, pense à Monsieur l’Inspecteur d’Académie puis il découvre l’image de son académie que lui renvoient les miroirs. Il retrouve cette émotion qu’il avait éprouvée le matin même, émotion décuplée par la présence du jeune homme.

La ficelle pénétrant profondément son sillon fessier, frottant sa rondelle, lui donne l’impression d’être plus nu que nu. Il ne se lasse pas de contempler son petit cul. Il le caresserait volontiers. Il se mire dans cette glace comme d’aucune avant lui se mirèrent dans l’eau de la claire fontaine. Mais déjà, Julien lui tend le soutien-gorge en annonçant :

• — C’est un wonderbra.

• — Un quoi ?

S’il veut faire d’autres achats semblables, P. G. M. va devoir se documenter, car il n’y connaît vraiment rien. Sur le catalogue de la CAMIF, il s’intéressait plus aux pages consacrées à la HIFI ou à la photo. Encore qu’il doute qu’il y ait eu des pages pour la lingerie.

• — Un wonderbra, c’est un soutien-gorge qui donne de la poitrine aux femmes qui n’en ont pas. Pour un mec, votre poitrine est bien développée. Et avec ces bonnets de 85a rigides, qui vont vous rapprocher les seins, vous aurez vraiment l’air d’une petite femme.

Passer un soutif n’est pas si évident qu’il n’y paraît ! Ce n’est que la seconde fois pour P. G. M., mais il apprend vite… À nouveau, le miroir : il tourne sur lui-même pour mieux s’admirer. Dire qu’il se moquait d’Hélène. Depuis ce matin, ses valeurs ont changé. Le vendeur a raison. Il a maintenant de la poitrine. Mieux ! Comme il est excité, ses longs tétons tendent le tulle transparent. À travers la glace, son regard accroche le regard captivé du vendeur qui suit chacun de ses mouvements. P. G. M. ne se reconnaît plus ! Voilà qu’il se dandine, tourne sur lui-même, tortille son cul, fait glisser sensuellement les mains le long de son corps pour aguicher le jeune homme.

Quand il baisse les yeux, il ne peut que constater la réussite de ses manigances, une bosse significative déforme le jean du jeune vendeur.

• — Je me sens un peu mal aussi déshabillé face à vous qui ne l’êtes pas, minaude-t-il en battant des cils. Et comme nous avons atteint un certain degré d’intimité, je me sentirais mieux si vous vous mettiez à l’aise.

P. G. M. n’en revient pas : c’est lui qui a dit ça et sur ce ton de midinette en chaleur. Le vendeur n’éprouve pas les mêmes angoisses métaphysiques. En un tour de main, montrant une habitude certaine, il tombe chaussures et pantalon, apparaissant en bas blancs (si !), culotte rose froufroutante qui a du mal à cacher une belle érection. P. G. M. s’immobilise, toute son attention fixée sur le spectacle offert. Soudain, il a un doute : et si tout cela n’était qu’un rêve, qu’un exorcisme freudien à son impuissance. Il essaie les fringues de sa femme, veut en acheter et comme par hasard tombe sur un vendeur compatissant qui lui-même… Trop c’est trop. Leur amie Karlotta, Alsacienne par la naissance et prof d’Allemand par nécessité, qui à ses moments perdus commet quelques historiettes d’un goût exquis avec parfois, audace suprême, un brin d’érotisme, dirait que c’est cousu de fil banc. Pourtant, il ne rêve pas. Un vendeur en bas et culotte coquine moulant un sexe qui n’a rien de féminin se tient devant lui et il est hypnotisé par cette queue qui menace d’exploser la mince étoffe qui ne la dissimule pas.

Des phallus, il en a vus : des petits, des gros, des noirs, des larges, des au gland en obus, des confidentiels, des cuts, des non-cuts, des bandés, des calottés, des culottés, des timides, des en berne. Il en en a même aperçu un, une fois qui, bien qu’au repos, dessinait un S auquel il aurait pu accrocher sa serviette. Mais jamais, au grand jamais, cela n’avait occasionné une alerte au feu dans son bas-ventre. Il ne leur avait jamais accordé aucune attention déplacée.

Mais là… là… Dans la transparence de la culotte, il trouve cette queue érotisante ! Pas très longue, mais d’une belle épaisseur ! Le gland pointe sa tête au-dessus de l’élastique. Légèrement plus conséquent que la hampe, d’une couleur rouge engageante, le méat apparent, il a une bonne bouille. Très belle tension qui augure un engin de qualité. Il a envie de… Il se demande si le vendeur attend de lui qu’il… Cette idée qu’il aurait trouvée incongrue, quelques heures en arrière, l’excite.

Imperturbable, restant très professionnel, le vendeur lui tend une paire de bas qu’il sort de leur emballage. D’une voix dont il ne peut cependant cacher l’émoi, il dit :

• — J’ai pensé qu’avec cette parure où le mauve prédomine, des bas couleurs chair seraient du meilleur effet.

P. G. M. enfile les bas précautionneusement de crainte de les filer. Il se rappelle les cris d’orfraie (et non pas d’Onfray – le propos n’est pas philosophique) poussés par sa tendre épouse chaque fois qu’elle en filait un. Elle gueulait encore plus fort quand il commettait lui-même cet impair. Petite seconde de gêne, chez notre ami à l’évocation de sa moitié. Gêne vite effacée lorsqu’on lui tend le porte-jarretelles. Le stress, l’excitation, le rendent maladroit. Il a beau se tortiller, il ne parvient pas à accrocher correctement les bas. Devant tant de maladresse, le jeune homme vient à son aide. Sa main douce sur la cuisse de P. G. M. fait renaître sa bandaison. Sa queue m o r t e depuis huit mois se redresse pour la troisième fois de la journée. Voyant cela, le jeune homme veut à nouveau la dorloter, mais P. G. M. le redresse et se laisse à son tour glisser à ses pieds.

• — Chacun son tour !

Avec la timide délicatesse du néophyte, sa main fait connaissance, à travers l’étoffe, avec ce membre bandé qu’il désire réjouir. Délicatement, de la pulpe de l’index et du majeur, il suit les contours de cette bite. La tête rejetée en arrière, le dos appuyé contre une des parois de la cabine, jambes entrouvertes, le jeune homme projette son bassin vers l’avant. Ainsi, il offre toute liberté exploratoire à Pierre-Georges Mistouflet., ouvrant sa main, légèrement, du bout des doigts, P. G. M. caresse voluptueusement les testicules, poursuivant son mouvement jusqu’au périnée. En bon pédagogue qu’il est toujours, il prend son temps, prolonge ses caresses, les approfondit, surveille d’un œil les réactions de l’autre. Il laisse traîner ses doigts de chaque côté sur les cuisses lisses jusqu’à la lisière des bas. Il s’étonne un peu de la lissitude de cette peau avant de réaliser qu’elle est certainement due à une épilation.

Subrepticement, presque en cachette, son index, bientôt rejoint par ses petits frères, passe, s’introduit sous la culotte. Toujours les mêmes caresses, mais cette fois à même la peau. Les vagues provoquées par cette pénétration font sortir le gland de sa réserve. Il pointe sa crête fendue par le milieu à l’air libre.

P. G. M. profite de l’opportunité et ses lèvres viennent se poser sur cette magnifique bille de clown, toujours avec douceur, avec raffinement. D’abord par petites touches, sa langue parcourt toute la surface découverte. Humidification renf o r c é e par des petits bécots, lèvres entre-ouvertes. Du bout très pointu de sa langue, il f o r c e l’entrée du méat tandis que ses lèvres exercent une légère, mais rythmée succion. Un souffle court entrecoupé de gémissements le renseigne sur l’efficacité de ses caresses buccales.

D’un coup d’œil rapide, il constate que le jeune homme abandonnant toute retenue a remonté son t-shirt. Les mains jouent avec des tétons encore plus conséquents que les siens. Cette vision a le don d’exciter notre professeur des écoles à la retraite qui, ouvrant grand la bouche, parvient à absorber le gland en entier. Une couille, une main ! Une de chaque côté de la culotte ! Avec tendresse, avec amour presque, il les pétrit, les fait rouler sous ses doigts. Millimètre par millimètre, sa bouche avale cette bite vibrante d’excitation repoussant par la même occasion la petite culotte vers le bas.

• — Vous ne me ferez pas croire que c’est la première fois que vous sucez une bite ! Hum ! Oui, chéri ! Bouffe bien mon petit bouton !

Petit bouton ! Petit bouton ! Il en a des bonnes ! Fait quinze centimètres de long au bas mot, son petit bouton, et je te parle pas du diamètre, remarque P. G. M. dans sa Mercedes intérieure (j’avais envie de changer de voiture. Puis la qualité allemande, y’a rien de mieux), plus habitué qu’il était aux deux millimètres de l’encapuchonné de son aimée.

Ses lèvres atteignent le pubis, le méat cogne sa luette. Il entame alors le mise en hors bite.

Un lent coulissement, du pubis à l’anneau du gland, bouche suffisamment ouverte pour que les dents ne raient pas la carrosserie. Quelques arrêts savants où les lèvres se plaquent contre le vit, tentent de l’aspirer. Traitement très efficace : les soupirs de pâmoisons et les tressautements sporadiques de la hampe en sont une bonne preuve… Tressautements qui s’accélèrent… Sprint des spermatozoïdes… Avec autant de s a n g -froid et plus d’expérience que P. G. M., le garçon se retire avant l’inondation, crache son venin dans un kleenex et se finit à la main.

• — Merci ! C’était vraiment très bon !

• — Vous êtes ma première queue,

• — Si c’est vrai… Vous êtes très doué…

Retrouvant le ton enjoué du vendeur :

• — Que pensez-vous de ce petit ensemble ?

• — Vraiment très bien…

P. G. M. s’admire une fois encore dans le miroir. Il se trouve vraiment très sexe dans cet ensemble, très femme… Il fronce les sourcils. Il vient de s’apercevoir qu’une grosse auréole orne le devant de la culotte. Tellement pris par la jouissance de Julien, il ne s’est même pas aperçu qu’il avait encore éjaculé… Quatre fois aujourd’hui… Il renaît à la vie…

C’est en chantonnant, une vieille chanson de Brassens « Quand je pense à Fernande, je bande, je bande… », qu’il sort du magasin ses petits paquets sous le bras. Il ne sait pas ce qui va se passer chez lui, mais Julien lui a fait promettre de revenir le voir. Puérilement, il a croisé les doigts dans son dos pendant qu’il promettait.

.G.M. en oublie l’heure

Temps du retour, temps de la réflexion ! Pierre-Georges Mistouflet est très perturbé par cette expérience. Traumatisme émotionnel aurait dit la psychologue scolaire ! Pas perturbé, étonnamment, d’avoir été sucé par un mec et de lui avoir rendu la politesse, mais perturbé d’avoir trompé son Hélène d’épouse ! Surtout que se rappelant les lèvres du jeune homme sur sa bite, il ne peut s’empêcher de comparer avec les fellations prodiguées par sa moitié ! La comparaison n’est pas f o r c é ment en faveur de celle-ci. La nouveauté de la chose doit fausser mon jugement, se reprend-il honteux de cette pensée hérétique.

Rentré au bercail vers 16 h 30, Pierre-Georges Mistouflet ne résiste pas à l’envie de passer sur-le-champ et dans la chambre ses nouvelles acquisitions. Hélène ne rentrera pas avant 18 heures, il a tout le temps. Surprise ! Lorsqu’il ouvre le sac dans lequel le vendeur a emballé ses achats, il trouve un mignon petit string, un mini soutif dans un ton de mauve assorti à ce qu’il a acheté. Lui qui n’a jamais offert de dessous coquin à sa tendre épouse se trouve tout chose devant le cadeau de son amant d’un après-midi. Un trouble sentiment de satisfaction l’envahit : il reçoit cette offrande comme un remerciement pour le plaisir qu’il lui a donné et comme une reconnaissance de sa féminité juste découverte.

Ce brave P.G.M., que nulle idée déviante n’a importuné pendant ces cinquante dernières années, se sent, soudain très femme, très pute en revoyant sa bouche absorber le phallus élégant de Julien. Accroché à la culotte, il découvre une carte bristol sur laquelle, le vendeur a inscrit son adresse, son numéro de portable. Furieux de cette initiative qu’il trouve déplacée, P.G.M. veut la jeter à la poubelle, mais à la dernière seconde, il retient son geste et glisse cette carte dans son portefeuille ne sachant pas s’il… ou pas.

Pierre-Georges Mistouflet se déshabille rapidement et passe string, soutif et bas auto fixant blanc (finalement, il les avait préférés à ceux couleur chair que lui proposait Julien) avec déjà plus d’aisance, prélude à l’habitude. Comme ce matin, il se retrouve face au miroir. Il apprécie une nouvelle fois la fluidité féminine des lignes de son corps. Mais depuis ce matin, la situation a beaucoup évolué. En douze heures à peine, P.G.M. a transgressé plus de tabous qu’en toute sa vie d’adulte pédagogue, responsable et… fidèle. Alors, au regard charmé, émerveillé, du matin succède un regard plus critique, plus exigeant. Sa libido apaisée lui permet d’étudier plus froidement l’image que lui renvoie la glace.

Pierre-Georges Mistouflet décerne un satisfecit à ses jambes : longues jambes à la musculature déliée entretenue par les marches régulières en forêt. Les bas en soulignent le galbe, l’élégance des lignes et dissimulent ses quelques poils blonds. Notre « homme » ne peut s’empêcher, paumes ouvertes, de caresser le haut de ses cuisses frémissant sous le doux crissement de cette seconde peau. Si ces attouchements ne déclenchent pas une érection, ils occasionnent un frémissement des plus agréables. C’est sans hésitation qu’il se masse son bourgeon amorphe.

Ses yeux s’arrêtent sur son bassin. Sa petite queue, au repos, remplit bien le string, le déformant à peine. Il a envie de nouvelles érections, mais il sait aussi que l’étoffe ne pourra les contenir. Il sait surtout qu’il n’avait pas eu de jouissances multiples depuis des lustres et même après six mois d’absence, après trois éjac… Il ne fallait pas qu’il rêve. P.G.M. poursuit son observation. Ventre plat, ni trop musclé, ni trop peu. Hanches joliment évasées. Il se contorsionne pour mieux apprécier les formes de son cul. Pas de problème ! Il a toujours été fier de ses deux lunes lisses, fermes, aux proportions parfaitement équilibrées. La ficelle mauve semble avoir réouvert une merveilleuse cicatrice qui accentue la rondeur de chacun des globes.

Il réalise, soudain, le pourquoi du plaisir trop grand qu’il éprouve chaque fois que son épouse bien-aimée daigne régaler cette déchirure de sa langue. Le pourquoi de ces jouissances inopportunes quand, trop rarement, ladite langue s’aventure jusqu’à son anus, le pénètre. Autant Hélène aime, adore que P.G.M. défonce son beau cul de sa langue, de ses doigts et bien sûr de sa bite, autant, elle n’est guère friande pour lui rendre la pareille.

Pierre-Georges Mistouflet se reprend et reprend le cours de ses minutieuses investigations. Sa poitrine. Ben oui ! Y’a un manque ! Le soutif « wonderbra » met en valeur ses deux mamelons. Mais ils ont beau être mis en valeur, ils n’en sont pas pour autant d’un volume satisfaisant. Volume ridicule même par rapport à la poitrine référence, celle d’Hélène : deux globes parfaits qui remplissent bien ses mains d’honnête homme. Une bonne poitrine ! Pas une poitrine en poire pour la belle Hélène, pas une poitrine de magazine, mais une poitrine bien drue, solide ! Une opulente poitrine de paysanne poitevine (les parents d’Hélène étaient cultivateurs dans le Poitou, mais P.G.M. avait su trouver ce qui se cachait derrière ses sabots !), une de ces poitrines à la carrosserie indéformable qui vieillissent bien, qui résistent au temps et aux intempéries. Une poitrine de cinquante-sept ans d’âge qui fait encore la pige à beaucoup de jeunes nénés mal accrochés et peut s’exhiber, sans fausse honte, sur une plage. Alors avec ces œufs sur le plat… Il a beau les comprimer, les presser l’un contre l’autre, il a l’impression qu’ils ne sont pas plus gros que les aréoles de son épouse. Faut dire que sa belle Hélène a des aréoles particulièrement prononcées.

L’évocation des seins de sa belle déclenche quelque manifestation d’allégresse dans son entresol. La bite de Pierre-Georges Mistouflet, tentée par une nouvelle érection, vient de s’évader de sa prison devenue trop étroite.

L’homme, c’est bien connu, est inconstant ! Le matin même, P.G.M. ne se tenait plus de joie et se branlait comme un dément tant il était heureux. Quelques heures plus tard, limite s’il n’est pas furieux ! Ce membre à l’extrémité rougissante débordant de la culotte casse la féminine harmonie et le ramène à sa condition de mâle. Ce dont il n’a aucune envie. Il interrompt aussitôt ses palpations mammaires, réintègre tant bien que mal son clito dans sa prison de tulle.

P.G.M. retourne à son autocritique. La vision de son visage dégonfle quasi instantanément son début de bandaison. Là, c’est Bagdad… la bérézina en trois mots comme en cent : LA CATA TOTALE ! Son visage n’est pas rachetable ! Un visage de mec ! Rien qu’un visage de mec ! Pourtant lorsqu’il en isole chaque composante, il ne trouve rien à redire. C’est l’ensemble qui ne colle pas ! Pour être un bon enseignant, il faut pas mal de psychologie. P.G.M. n’en manque pas. Il lui faut pourtant un long moment pour réaliser que la masculinité qui se dégage de son visage est tout bêtement l’appréhension qu’il en a depuis qu’il est en âge de différencier les sexes. Je suis un homme, je suis un homme quoi de plus naturel en somme, chantonne-t-il. Ben rien de naturel, justement. Tout ça n’est qu’une histoire de ressenti.

Il faut qu’il « casse » ce visage, qu’il mette en évidence sa féminité.

Pour cela, une seule solution. Direction la salle de bain, la table à maquillage. Quand P.G.M. pose son petit cul nu sur la chaise qu’occupe habituellement sa moitié, il ressent un drôle de picotement le long de sa colonne vertébrale. L’attrait de la transgression, du politiquement incorrect ! Aussi de se sentir plus femme de minute en minute ! Oublié le truc insignifiant entre ses jambes ! Pierre-Georges Mistouflet s’abandonne aux sensations procurées par l’étoffe sur sa peau, sur ses tétons. Il laisse parler sa fémellité. Il « sent » sa chatte qui se mouille, ses mamelons qui durcissent. À l’instant où le crayon gras dessine le début d’un cil, P.G.M perçoit un grand bouillonnement dans son ventre, une espèce d’orgasme cérébral. Il se concentre afin d’avoir des gestes précis. Malheureusement, il s’avère qu’il est bien plus compliqué de se maquiller correctement que d’enfiler un soutif et un porte-jarretelles. Il lui manque des années de pratique.

La première tentative est tout sauf un succès. Le résultat est plus proche du grimage façon Alice Cooper (Marylin Manson pour les plus jeunes) que du maquillage classe qu’il espérait. P.G.M. ne se décourage pas pour autant, un souffle épique le pousse. Il se débarrasse de l’épaisse couche de fard qui recouvre sa face et se remet à l’ouvrage. Son essai raté lui a fait comprendre qu’il fallait y aller par touche beaucoup plus légère. Après un bon moment et de nombreuses retouches, P.G.M. contemple, dépité, son visage dans le miroir. f o r c e lui est de constater que ce n’est pas une réussite ! On ne s’improvise pas maquilleur comme cela ! Il sait qu’il n’y arrivera pas… ou pas dans l’immédiat ! Un long entraînement va être nécessaire.

Toute l’excitation qui l’habitait s’est dissipée. Aussi sursaute-t-il v i o l emment sur sa chaise quand :

• — Pour le carnaval, c’est un peu tard ! Si tu cherches réellement à te maquiller, c’est plutôt raté.

Sa femme ! Complètement dans son trip, Pierre-Georges Mistouflet a complètement oublié l’heure et il vient de se faire stupidement surprendre.

• — Mais c’est qu’en plus, tu t’es fait belle, ajoute-t-elle sur un ton ironique.

• — Bi… Bibib… Bibiche, je vais… bégaie notre héros déconfit.

Dans la stricte intimité du couple, P.G.M. a pour habitude d’affubler sa moitié du tendre sobriquet de Bibiche.

• — Même que toutes ses coquineries ne sont pas à moi, ni mes gros nibards, ni mon gros cul ne pourraient tenir là-dedans !

Toute prof qu’elle est, Hélène adore être vulgaire quand elle parle de cul, en particulier du sien.

• — Bibiche, tu sais bien que tu as un cul de reine et la plus belle poitrine de tout le département !, s’exclama l’homme qui quelques heures auparavant pestait contre le gros cul de sa femme.

• — N’essaie pas de détourner la conversation ! J’ai un gros cul, c’est comme ça ! Mais peut-être l’as-tu oublié ! Depuis le temps que tu ne l’as pas fourré ! Où alors c’est parce que tu le trouves trop gros que tu ne veux plus me sauter !

Le couple Mistouflet caricature le célèbre couple de Dubout. Caricature, car si la différence de stature et de taille est telle que dans les dessins, Pierre-Georges n’a rien du mari ridicule et Hélène, rien de la mégère boutonneuse et poilue. Et si Georges lui rend plus de 5 cm (Hélène sous la toise affiche 176 cm), la balance les renvoie dos à dos en affichant 65 kg. Hélène est ce type de femme qu’on qualifie volontiers de belle plante : jambes bien dessinées, de la cuisse, un cul digne de ce nom, une taille fine et une opulente poitrine. Pas le genre de femme qu’un coup de vent va envoler, non de la bonne pouliche, comme on en fait encore dans nos belles provinces.

• — Là, Bibiche, tu exagères ! Tu sais bien que ton cul n’est pas en cause dans mon manque ! Tu as bien entendu ce qu’a dit le psy : ça vient du fait que j’ai été radié des cadres actifs, que j’ai fait un…

• — Pour parler, y parlent les psys ! Bien pour le diagnostic ! Rayé des cadres actifs. Ça, c’est sûr, je l’ai constaté ces derniers mois. Quant à l’efficacité, y’aurait beaucoup à dire !

• — Bibiche ! Tu sais bien qu’il a parlé d’un déclic !

• — Et le déclic, tu le cherches en essayant de te maquiller ! Là t’es vachement grave ! Et en t’habillant en pouffiasse !

Pierre-Georges s’est relevé et tente de faire face à son épouse. Un instant, l’entendant employer son vocabulaire « cul » cru, il a espéré qu’elle n’était pas si furieuse que ça. Toute son attitude corporelle, ses dandinements occasionnés par sa gêne, sa honte, son visage ripoliné le rendent, dans cet accoutrement féminin, tellement ridicule qu’Hélène ne peut enrayer le sourire qui monte à ses lèvres. P.G.M. sent une ouverture possible et il s’y engouffre.

• — Bibiche, laisse-moi t’expliquer comment j’en suis arrivé là et quelle était ma motivation profonde.

D’un mouvement qu’il veut naturel, il s’assoit sur le lit tapotant le matelas à sa droite pour inviter sa moitié à s’y asseoir. Après une courte hésitation, elle le rejoint. L’un comme l’autre, chantre de la psychopédagogie, il sait que s’il la lance sur ce terrain, il tient le bon bout. Elle trouve toujours une justification psychologique, sociologique ou affective aux débordements de ses collégiens alors pour son mari…

P.G.M. exulte, il a trouvé la faille. Lorsqu’il conclut brillamment son exposé, un s a n g lot dans la voix, par :

• — … Bibiche, si j’ai fait tout ça, c’est pour nous, pour toi. Je sais combien nos étreintes te manquaient et combien leur absence te rendait nerveuse.

Elle l’avait écouté sans piper mot, mais son visage c’était peu à peu détendu, son expression adoucie. Et c’est sur un ton plus léger, presque canaille, avec aussi un brin d’émotion dans la voix qu’elle répond :

• — Remarque qu’en pouf, t’es plutôt pas mal ! Lève-toi, mon chéri et tourne que je voie ! Beau petit cul, ma foi !

Joignant le geste à la parole, Hélène met la main au panier de son homme, lui caresse chaque globe avec tendresse. Ses doigts suivant la ficelle du string s’égarent dans le sillon fessier. Son autre main empaume la bite mollassonne de P.G.M. Cette flasquitude ravive sa colère :

• — Par contre pour le déclic, c’est râpé ! C’est toujours morne plaine !

• — Quatre fois Bibiche ! Quatre fois !

Cri du cœur que P.G.M. ne peut retenir.

• — Quatre fois… sans moi… ça ne compte pas. Tu vas devoir remédier à ça et pas plus tard que tout de suite. Parce que, mon salaud, tes petites historiettes m’ont donné faim.

Le ton dément la dureté des paroles. Son cul glisse sur le lit de telle manière que la belle Hélène se retrouve assise « du bout des fesses ». Sans prendre la peine d’enlever ses chaussures, elle trousse sa jupe de tailleur aussi haut qu’elle peut, ôte sa culotte, d’un geste désinvolte la jette sur le parquet et ouvre largement ses jambes.

• — À genoux mon minet, ou plutôt ma minette ! Jouons les gouines et viens me régaler le minou ! Mets tes mains dans le dos ! T’as juste droit à la bouche, rien d’autre !

P.G.M. s’attendait à tout, sauf à ça ! Il escomptait un pardon, mais pas du tout une participation. Hélène le surprendra toujours. Il s’exécute avec empressement. Divine surprise, la chatte de madame est trempée. Elle ne mentait pas : ses « historiettes » l’ont complètement allumée ! P.G.M. n’en revient pas ! À peine, sa langue entame-t-elle une remontée de la fente béante et bavante de sa chère et tendre que celle-ci, habituellement taiseuse, pendant l’amour le guide de la voix :

• — Vite, ma petite chérie ! Avec la pointe de ta langue, viens lécher mon bourgeon d’amour ! Tourne bien autour ! Oui ! C’est bon ! Continue, ma puce, tu t’en sors très bien ! Ce n’est pas ce macho de P.G.M. qui ferait ça ! Titille le gland de mon clito avec le bout de ta langue ! C’est ça ! N’arrête pas ! T’es une bonne fille ! Fourre-moi avec ton index ! Branle bien ma moule ! Rajoute le majeur ! C’est mieux ! Ne prive pas ton annulaire de la visite, je le sens un peu contrarié de rester à l’écart.

P.G.M., subjugué par le vocabulaire vulgaire employé, par la voix rauque de désir, mais autoritaire, de son Hélène, obéit, aux doigts et à la langue, à ces ordres venus d’en haut. Allant au-devant des désirs de sa maîtresse, il aspire le petit encapuchonné, le suçote, le tète. L’auriculaire rejoint ses trois confrères dans la chatte en crue et la masturbe avec véhémence.

• — Vas-y ma chatte, baise-moi bien ! Enfonce tes doigts bien à fond ! Oui, chatouille mes ovaires ! Tu aimes fourrer maman comme ça ? Hein ! Avoue ! Tu vois comme maman mouille sous tes caresses ! Maman aime bien les caresses de sa petite cochonne, de sa petite salope …

Que sa moitié l’affuble de qualificatifs féminins les plus crus excite P.G.M. au plus haut point ! Bien que popaul ne bande pas, il retrouve ce plaisir très cérébral déjà ressenti plus tôt. Il est la femme de sa femme. C’est le pied ! Elle doit être dans le même état que lui, car aux paroles succèdent des soupirs, des râles qui soulignent la progression de son plaisir et l’approche de l’orgasme. Son bassin tangue v i o l emment mettant à mal l’équilibre de la chaise. Dans sa recherche du septième ciel, elle balance arythmiquement son pubis contre la bouche de P.G.M. Celui-ci ressent désagréablement toute la frustration rentrée de son épouse obligée de se contenter de sa langue et de ses doigts en guise de queue. Pour tenter de la satisfaire au mieux, il joint sa langue à son concert manuel et la tend à s’en faire mal, mais le résultat est là, Hélène est secouée de spasmes libérateurs.

• — Eh bien, ma minette, ça fait des mois que je ne m’étais pas fait reluire comme ça… Comme quoi un peu d’originalité met du piment dans les ébats.

Elle ne libère pas pour autant P.G.M. Ses lourdes cuisses reposent sur les épaules de son mari toujours aux genoux de sa moitié. Moitié qui continue, avec nonchalance, de frotter sa vulve trempée contre les lèvres entrouvertes de Pierre-Georges Mistouflet.

• — Bon maintenant, on va s’occuper de toi ! Tu veux jouer les jolies ingénues ! On va faire ce qu’il faut pour que tu sois moins ridicule…

P.G.M., s’il n’était pas à genoux, en serait sur le cul ! En 35 ans de baise commune, jamais Hélène ne s’était comportée de cette façon ! Généralement, c’était lui qui avait l’initiative, sinon du moment, du moins du déroulement des séances. La seule fantaisie d’Hélène était le parler cru qu’elle utilisait pour lui signifier qu’elle avait envie de baiser. Mais cette manière dirigiste …

Chapitre 5 – Au revoir Pierre-Georges, bonjour Perrine

Avant de s’occuper de son époux, Hélène doit procéder en urgence à une toilette intime. L’amalgame de ses secrétions avec le fond de teint et le rouge à lèvres dont notre pauvre P.G.M. s’était barbouillé a transformé sa chattounette en une espèce de clown blanc hirsute à qui on aurait renversé un seau d’eau sur la tête. Une fois récurée, elle se débarrasse de ses vêtements superflus ne conservant que ses bas.

Pierre-Georges Mistouflet admire, une fois de plus, cette sculpture grecque qu’est sa femme. L’archétype de la femme mentalement saine et en bonne forme physique sans régime particulier avec au contraire un bon coup de fourchette et un bon coup de reins. P.G.M. s’est toujours senti très fier d’avoir su séduire et conserver près de lui une telle femme, mais aujourd’hui, cette fierté est nuancée par l’impression qu’il a de ne pas la connaître vraiment. À cette seconde, il admire cette nudité, animé d’un désir purement intellectuel. Arrivera-t-il encore à bander pour elle comme il a bandé avec Julien cet après-midi ?

Pendant sa toilette, Hélène lui a demandé de porter un éventail de produits de maquillage à la cuisine. Elle pense avoir plus de facilité pour opérer et surtout plus de lumière. Elle a trouvé inutile de se rhabiller et c’est dans le plus simple appareil qu’elle entreprend de le maquiller. Elle le fait asseoir juste sous le luminaire afin de profiter au maximum de sa clarté.

• — Nous ne regarderons pas la télévision ce soir, ma petite minette. Le spectacle va se dérouler en direct de notre cuisine. Tu vas devoir me faire oublier ton infidélité.

Très mal à l’aise, notre ami P.G.M. n’arrive pas à interpréter ce qui se cache sous les propos de sa femme. Est-ce seulement de l’humour teinté d’ironie ? Est-ce une femme blessée qui prépare sa vengeance ? Où se retrouver dans cette situation humiliante pour lui l’enchante-t-elle ? Il semblerait qu’elle ait établi le programme de la soirée, qu’il n’aurait pas voix au chapitre. La personne qu’il découvre l’inquiète et le réjouit.

• — On va d’abord s’occuper de tes sourcils, Bibiche. Encore une chance que tu n’aies quasiment ni barbe ni moustache, sinon il aurait fallu faire une épilation à la cire. Et ça fait mal !

Sans précautions superflues, elle entame la mise en conformité des sourcils de son « homme ». P.G.M. se contracte avant chaque extraction. Il est sûr qu’elle en a conscience et que ça l’excite. Il ne tarde pas à en avoir la confirmation.

• — Puisque tu as les mains libres, occupe-toi donc de mes nichons.

Placée comme elle est, face à lui, il a juste à tendre les bras pour que ses doigts atteignent leurs cibles. P.G.M. triture les doudounes de son esthéticienne improvisée. f o r c e lui est de constater à la fermeté des mamelons et l’érection des tétons que cette situation met son épouse dans un drôle d’état. En réponse au supplice de la pince à épiler, P.G.M. répond en enfonçant plus ou moins brutalement ses ongles dans la fragile chair de la poitrine. Hélène s’accommode parfaitement de ce jeu. Plus, elle se positionne de façon à chevaucher la jambe droite de P.G.M et comme ce dernier ne réagit pas assez vite, c’est sur un ton autoritaire, qu’elle lui commande :

• — Remonte ta jambe pour que je puisse frotter mon minou contre ton genou.

P.G.M. s’exécute et, aussitôt, la chatte bien humide de sa moitié ventouse son genou.

• — Rends-toi utile ! Bouge, nom d’une pipe…

La situation est en train de basculer, de lui échapper. Lentement, mais sûrement, il est en train de devenir le jouet sexuel de sa femme. Comme le matin même avec Julien, il est traversé de sentiments contradictoires, mais le léger mouvement qu’il détecte dans sa culotte prouve que cette situation ne le laisse pas indifférent. Mais trop occupée à coordonner épilation et plaisir, Hélène ne s’aperçoit de rien.

Dès le dernier poil arraché, elle ordonne :

• — Bouffe-moi les pointes !

Un jeu que P.G.M. connaît bien. Il s’empare des deux mamelons, les rapproche autant qu’il peut. Des pouces, il amène les deux big tétons à se toucher. Alors, sa bouche les absorbe et il tète : il bouffe les deux pointes en même temps. Hélène adore ça. Sa vulve exécute une danse du ventre autour du genou de P.G.M. Danse qui devient frénétique qui culmine en apothéose au moment de sa jouissance.

• — Eh ben ! Si tu m’avais dit ce matin que tu me ferais jouir deux fois avant le repas, je t’aurais traité de menteur.

Pierre-Georges Mistouflet est presque vexé de la réaction de sa femme, mais il ne moufte pas. Après tout, c’est lui qui a commencé. Et puis ces humiliations successives, le comportement inhabituel de son Hélène, à son grand désarroi, l’enflamme. Elle entreprend de lui passer du fond de teint, ses poils pubiens luisant encore du produit de sa récente jouissante alors que c’est une affolée de l’hygiène corporelle. Apaisée après cette dernière envolée, elle termine le maquillage sans autre incident.

• — Regarde comme tu es belle, ma poulette !

Elle lui présente un miroir pour qu’il puisse admirer son nouveau visage. Hélène a bien travaillé. P.G.M. ne se reconnaît pas. Le trait noir pour orientaliser son regard et le bleu sur les paupières ont parfaitement atteint leur but lui donnant un air mystérieux, allumeur, provocant. Le dégradé de fard sur ses joues apposé avec une ingénieuse parcimonie, le bleu ocré du rouge à lèvres féminisent son visage dans un look tendance pute. P.G.M. n’a plus l’air ridicule qu’il avait lors de ses tentatives personnelles, mais :

• — On voit bien que j’suis un mec !

• — Un mec, jeta-t-elle un tantinet méprisante, vu la virgule entre te cuisses, c’est vite dit ! Tu fais pute, ma chérie ! D’accord, pute travestie, mais pute ! Je crois qu’aucun de tes anciens élèves ne pourrait te reconnaître ainsi !

Cette allusion fait rougir P.G. M. sous son fard.

• — D’ailleurs, tu vas rester ainsi pendant le repas. Mets la table, je vais m’ablutionner et me changer. Et puis, soyons fous, ouvre-nous une bouteille de blanc… Une de ces bouteilles de… aide-moi, bichonnet.

• — Je ne sais pas Bibiche. De quel vignoble ?

• — Tu sais l’Alsace que Karlotta nous a ramené pour Noël.

• — Du Klevener. Pas de problème, il doit en rester encore quelques bouteilles.

Le temps de cette conversation œnologique, ils avaient retrouvé leur attitude du quotidien. Mais Hélène se reprit.

• — Revenons à nos moutons enfin plutôt à ma foufoune. Elle a besoin d’un bon nettoyage, jubila-t-elle. Et toi, ma petite pute, t’as des choses à faire.

Dès que sa moitié a disparu dans la salle de bain, P.G.M., abandonnant toute retenue se précipite dans la chambre conjugale pour s’admirer dans la glace…

Hélène a raison : il fait petite pute… Et le cadeau de Julien l’habille (ou le déshabille), de manière plus que suggestive. Paradant devant la glace, il tente de prendre une démarche féminine balançant ses hanches comme il l’a vu faire à sa tendre moitié… Il sent sa bite prendre du volume. Non ce n’est pas une érection, loin s’en faut ! Mais il la sent vivante et ça, c’est un sacré renouveau ! Le spectacle que lui renvoie la glace : ce petit cul de mauve dévêtu, ce string que sa queue déforme, sa poitrine comprimée dans le soutif, la sensation et le crissement produits par les bas lors de ses déplacements, tout cela l’excite au plus haut point. Il relativise le fait que, malgré sa féminité certaine, il ne passera jamais vraiment pour une femme. Mais si ça plaît à Hélène…

Toujours chaloupant face à son armoire, il cambre son dos faisant saillir ses fesses au verso et sa poitrine au recto.

• — Eh ben ! Ma petite salope ! Tu as vraiment l’air de te plaire !

Deuxième fois dans la journée ! Ce n’est vraiment pas son jour ! À moins qu’au contraire ce soit… Adossée à la porte, Hélène l’observe, ironique. Tout occupé qu’il était à se contempler, il ne l’a pas entendue arriver ! Entièrement nue, des gouttelettes dégoulinant sur sa peau montrent qu’elle n’a guère pris le temps de s’essuyer. Elle s’approche de son mari. Sans aucune gêne, mais avec une certaine douceur, elle empoigne sa queue à travers l’étoffe.

• — En plus à ce que je vois, tu t’fais de l’effet. Il va falloir m’en faire profiter. Mais pas tout de suite ! Les émotions, ça creuse ! Et comme j’ai eu mon compte (qui n’est pas soldé, j’t’avertis tout d’suite), j’ai la dalle ! Alors ma chérie-chérie, tu vas t’occuper de la bouffe, pendant qu’j’m’habille.

• — Pas de problème, Bibiche, j’y vais dès que tu me lâches la queue.

Après une dernière pression, son vœu est exaucé. Alors que P.G.M. arrive à la porte :

• — Stop ! Tu ne vas quand même pas manger en sous-vêtements, ça craint un peu ! Pas très classe même pour une charmante petite pute comme toi ! Il va falloir t’habiller !

• — Tu as raison, Bibiche. Je vais passer un pantalon et un polo.

• — Là ! Chérie-chérie, tu ne m’as pas bien comprise !

• — Hein ? Tu m’as dit qu….

• — Je t’ai dit qu’il fallait t’habiller ! Mais je ne t’ai pas dit que tu allais redevenir Pierre-Georges. Tiens au fait, il va falloir te trouver un prénom, car appeler Pierre-Georges une petite pute en lingerie et en bas, ça ne le fait pas. Bon, j’y réfléchirai.

• — Comme tu veux, ma douce !

P.G.M. la joue carpette et « le pire » est que ça l’émoustille.

• — On en était à mes vêtements. Comment veux-tu que je m’habille ?

Ignorant la question, Hélène reprend :

• — Perrine… Ça sonne bien ! Tu ne trouves pas ! Perrine et le pot au lait ! Perrine était servante, fredonne-t-elle. Ça t’ira parfaitement.

Mimant une révérence :

• — Perrine, à votre service, Madame ! Prête à satisfaire tous vos désirs !

• — J’en prends note ! Surtout, ne crois pas que je plaisante, ma petite Perrine.

Une seconde, P.G.M. en a froid dans le dos, mais le ton, comme le sourire, comme la caresse sur sa joue fardée, démentent, une fois de plus, le contenu du discours. Cependant Hélène continue d’une voix gourmande :

• — Cette expérience nous ouvre des voies nouvelles et nous allons les explorer ensemble. Et dans la joie, la bonne humeur et le plaisir mutuel… dès demain, ajoute-t-elle après un blanc. Mais ce soir, c’est la vengeance de la femme bafouée ! Et ma vengeance sera terrible !

La dernière partie de la tirade est déclamée sur un ton dramatique, mais devant la mine effarée de P.G.M., Hélène ne peut s’empêcher d’éclater de rire ce qui encore une fois diminue l’impact de ses paroles.

• — Si tu voyais ta tête, bichonnet ! Bon, revenons-en, ma petite Perrine, à nos moutons ! Du moins à la manière dont tu dois t’habiller… Tu ne devines pas ?

• — Si je suis Perrine, je dois m’habiller en femme.

• — Gagné ! D’ailleurs, j’ai trouvé ce que tu vas porter pour me faire honneur.

Elle farfouille un moment et du plus profond de l’armoire, elle sort un vieux carton d’emballage et le pose sur le lit. Elle enlève le couvercle et déballe une minirobe noire au décolleté profond. La présentant devant elle :

• — La reconnais-tu, petite pute ?

• — Comment ne la reconnaîtrais-je pas, mon ange ? Comment pourrais-je oublier, mon amour, continua P.G.M. d’une voix émue, que cette robe tu la portais au bal de la promo en 1969 ! La première fois où nous avons fait l’amour.

• — Un bon point pour toi, Mademoiselle la professeur des écoles ! Tu vois, j’ai bien fait de la garder ! Moi, je ne rentrerais plus dedans, mais toi…

Elle aide P.G.M. à passer la robe et l’entraîne devant la glace. Le spectacle est saisissant ! Elle est faite pour lui… enfin elle. Le noir de la robe dont Hélène a réglé les bretelles pour que l’ourlet dépasse à peine la culotte, le mauve de cette dernière qui à chaque pas se montre, le blanc des bas. De la folie. Hélène percevant son émoi, se colle contre lui/elle et, relevant, la robe pose ses deux mains sur le string mauve. La bite de Perrine réagit immédiatement :

• — Finalement, le psy avait raison, le raille Hélène. Il fallait attendre le déclic ! Par contre, j’crois qu’il aurait eu du mal à trouver ce catalyseur.

Sous les caresses actives de sa moitié, l’érection de Perrine s’affirme. Mais Hélène se reprend, se détache de lui :

• — Assez ! Ce n’est pas le moment ! J’ai faim ! … et l’envoie à la cuisine. N’oublie pas le Klevener.

Alors qu’il quitte la chambre, elle lui lance une dernière pique :

• — Demain, il faudra que nous allions t’acheter des chaussures, car si tu peux entrer dans mes fringues, tu ne pourras jamais entrer tes grands pieds dans mes escarpins. Ce soir, nous jouerons donc « La comtesse aux pieds nus ».

P.G.M. comprend que ce jeu ne s’arrêtera pas à la fin de la soirée, mais que Perrine avait de beaux jours devant elle.

Chapitre 6 – Orgasmes : P.G.M. : 4, Hélène : 3

• — Je t’ai dit que tu n’allais pas t’en tirer comme ça, ma doulce Perrine ! Va quérir dans notre tiroir secret l’appareillage que tu étais f o r c é d’utiliser ces derniers mois pour tenter d’être un mâle.

Le repas s’était passé de manière très agréable. Toute leur complicité retrouvée, Hélène et Perrine (redevenu intellectuellement P.G.M) avaient devisé fort agréablement. La conversation ne quittant pas le domaine de la sexualité. Après qu’ils eurent bien évidemment évoqué quelques-uns de leurs souvenirs, très vite, Hélène avait orienté la conversation sur ses ébats avec Julien. En bons pédagogues, ils essayèrent d’analyser, de comprendre le pourquoi du phénomène. Ensuite, ils parlèrent de ce qui venait de se passer entre eux. Comme P.G.M., ce matin devant la lingerie, la réaction d’Hélène devant son mari travesti et les agissements qui en découlèrent se firent en toute spontanéité. Elle lui jura qu’elle n’avait jamais eu ce type de fantasme, que l’excitation déclenchée par la situation l’avait prise au dépourvu (heureusement, l’hiver était loin).

Le repas leur permit de réaffirmer leur amour, de concéder que leur sexualité avait besoin de stimuli pour s’exprimer à nouveau pleinement. Ils se trouvèrent d’accord pour reconnaître que le jeu qu’ils avaient entamé tantôt n’était qu’un jeu et que, aussi excitant soit-il, la partie ne s’engageait que lorsque P.G.M. devenait Perrine. Hélène convint que si cet artifice permettait à PG.M. de retrouver sa virilité. Après tout, ils étaient des gens libérés, que diantre ! Ils n’avaient pas jeté des pavés pour rien en mai 68.

Aussi, c’est le cœur léger que Perrine s’en va « quérir » le gode-ceinture. Hélène regagne le salon où elle s’installe tranquillement dans un fauteuil. Pour le repas, elle avait passé un peignoir d’intérieur, faussement oriental. Quand Perrine la rejoint, elle a ouvert un pan du vêtement et promène lascivement ses doigts sur son minou entrebâillé. Interdite, Perrine s’arrête sur le pas de la porte et mate sa femme en train de se doigter.

• — Eh ben, entre, ma petite bonniche préférée ! Je ne vais pas te dévorer ! Quoi que… Tu es très bandante dans cette petite toilette ! Je te baiserais bien ! Approche !

Hélène se lève et, prestement, se débarrasse de sa robe qu’elle expédie sur le sofa. Il lui reste pour tout vêtement sa toison luxuriante. Cette Vénus sans sortie du bain à la solide poitrine dont les énormes tétons pointent vers lui déclenche une alerte rouge instantanée dans le string mauve. Le déclic a bien eu lieu, P.G.M., ou du moins Perrine, est redevenu opérationnel. Immobile, le gode-ceinture à la main, ille attend. ille sait que ce n’est pas ille qui mène le jeu, qu’ille doit se soumettre au bon vouloir de sa moitié.

• — Ma petite Perrine d’amour, tu vas m’équiper avec ce magnifique engin qui va enfin trouver sa vraie destination.

Les yeux d’Hélène pétillent de malice en énonçant ces quelques mots. Perrine s’avance.

• — Ah non ! Chérie-chérie ! Pas comme ça ! Trop facile ! Tu retournes à la porte ! Tu te poses sur tes deux mignons genoux. Voilà. Maintenant, tu avances vers moi en faisant très attention de ne pas filer tes bas. Je ne veux pas d’une souillon à mon service !

S’exécutant docilement, ille arrive devant sa « patronne » qui l’attend de pied ferme et la foufoune en avant. Dans cette position, sa bouche se trouve juste à la hauteur adéquate. Ce que ne manque pas de remarquer Hélène. Ça l’inspire !

• — Ma petite Perrine, avant de me harnacher, tu vas me faire une petite gâterie pour me mettre en forme.

Avec tendresse, elle empoigne Perrine par les cheveux et amène sa tête contre sa minette déjà bien humide. Ille ne se fait pas prier. Immédiatement en action sa langue fouille la vulve offerte. Le gode l’encombre, ille entame un geste pour le poser…

• — Tiens bien cette bite à deux mains, ma petite salope ! Tu n’as pas besoin de tes mains pour me réjouir. Et puisque tu as découvert que tu aimais bien sucer les bites, suce mon clito.

Suçant le clito de sa belle, le menton de Perrine colle à la vulve. Chaque contraction de ses muscles faciaux déclenche des bruits caractéristiques de ventouse qu’on arrache. Dans le string mauve, les grandes manœuvres ont commencé, popaul ne se tient plus. Sa tête encore encapuchonnée tente une sortie par la droite. Le mince élastique ne résistera pas longtemps à cette attaque frontale, car il s’agit bien d’une érection, une érection label rouge pour la belle Hélène.

Perrine réintégrerait volontiers la peau de P.G.M. qui devant ce désir impérial coucherait bien sa tendre Hélène à même la moquette pour lui faire profiter de cette virilité retrouvée. Donc acte : il laisse tomber le gode, pose les mains sur les hanches de sa moitié et tente de se relever.

Mal lui en prend. Hélène se recule et le repousse gentiment, mais fermement. L’impact a lieu à un moment où ille se trouve dans un équilibre précaire. Résultat : les quatre fers en l’air, le cul sur la moquette, la mini robe retroussée jusqu’au nombril et la bite à l’air. Hélène ne peut retenir son rire et c’est riant aux larmes qu’elle lui déclare :

• — Mon pauvre bichonnet, tu ne t’es pas fait…

Se reprenant :

• — Petite salope ! J’crois qu’t’as pas bien compris ! Tu fais ce que je te dis ! Seulement ce que je te dis ! Sinon, je vais être obligée de sévir. Si tu voyais comme tu as l’air ridicule. La prochaine fois, je sortirai l’appareil photo pour imm o r t aliser l’instant.

Perrine a conscience du ridicule de sa position, mais comble de la perversité, cela ne fait qu’augmenter son ardeur, donc par conséquent son érection.

• — Et tu bandes ! Eh bé ! C’est le jour de toutes les découvertes.

Hélène, les mains sur les hanches, la poitrine frémissante, les tétons à l’attaque, toise, faussement méprisante celle qui a été des années durant son seigneur et maître (du moins dans le domaine du cul).

• — Bon ce n’est pas tout ! Installe mes attributs virils ! Sois tendre et… efficace. Et tu restes à genoux ! Ça me branche vraiment de te voir ainsi te traîner à mes pieds !

Ille récupère le gode. Se redressant, ille positionne l’ersatz de phallus contre la chattounette trempée. La mouille poisseuse agissant comme un adhésif, il adhère parfaitement. Ille passe ensuite la lanière entre les fesses de sa maîtresse. Ille en profite pour appliquer une douce caresse qui se termine contre l’anus fermé. P.G.M., dans son désir réveillé, retrouve ses anciennes pratiques : son index appuie contre la rosette et pousse afin de se frayer un passage. Rappel à l’ordre :

• — T’ai-je demandé, ma petite pute chérie, de prendre des initiatives ? Laisse mon cul tranquille… Si tu n’as pas encore compris, c’est du tien qu’on va s’occuper…

Perrine n’est pas idiote, si sa doulce veut qu’il la masculinise, ce n’est pas pour aller cueillir des pâquerettes, mais plutôt son lys virginal. Ille continue à la jouer profil bas et se tient coi. Abandonnant ses velléités d’attaque de la forteresse culière, ille introduit le passant de la lanière dans la ceinture.

Ille ne saurait dire ce qu’ille ressent à la vue de sa femme le corps modifié par ce sexe bandé.

• — Me voilà parée. Non ne te relève pas ! Tu vas me montrer comment tu as sucé ce beau jeune homme.

À nouveau, elle agrippe Perrine par sa blonde chevelure, mais cette fois c’est sur son phallus made in China qu’elle plaque son visage. Hélène pousse suffisamment pour que le gland soit entièrement dans son palais, mais pas trop pour ne pas étouffer sa petite pute d’époux. Il ne faudrait pas qu’il s’étouffe avant usage.

Perrine prend cette tige roide, mais froide en bouche. Sa langue tourne autour de ce morceau de tuyau. Malgré son bon vouloir, son excitation baisse de plusieurs crans. Ce vit de sex-shop, s’il n’est pas d’un diamètre supérieur à celui de Julien, ne dégage aucune vie. C’est simplement un bidule en plastique rigide. Perrine a la déprimante impression de sucer un gros tuyau d’arrosage. Ille comprend la déception que pouvait ressentir Hélène quand il la baisait avec cet ersatz. Son érection et son excitation décrescendent de concert.

Hélène, droite dans ses bottes (bien qu’elle soit pieds nus), subit ces caresses buccales sans vraiment ressentir grand-chose si ce n’est la pression de l’engin contre son vagin et quelques vibrations insignifiantes dues aux mouvements de la bouche suceuse. La seule vraie sensation éprouvée est cette jouissance toute cérébrale de voir son petit mari à genoux en train de sucer une bite, sa bite.

Elle ferme les yeux, imagine son P.G.M., quelques heures plus tôt, sucer la bite bien réelle d’un mec tout aussi réel. Ces images la mettent sur hors bite. Mains ouvertes, elle masse ses mamelons en grands cercles concentriques. À chaque passage, sur ses pointes, elle les étire du bout des doigts, plante parfois un ongle distrait. L’image de son mari recevant le foutre de Julien sur la figure la déchaîne. Sans en avoir vraiment conscience, ou plutôt dans la recherche de frottements vaginaux, elle pose ses mains sur les épaules de sa suceuse de mari et projette rythmiquement son bassin en avant.

Cette charge enfonce le gode profondément dans la gorge de la pauvre Perrine qui se recule brusquement afin d’échapper à l’étouffement. Il tente d’échapper à cette intrusion en repoussant les cuisses de son épouse. La manœuvre déstabilise Hélène qui totalement partie n’a pas le bon réflexe et perd l’équilibre. Elle entraîne Perrine dans sa chute. Ille se retrouve agenouillée entre les jambes de sa maîtresse d’un soir. Cette descente rapide n’a pas coupé ses ardeurs, son bassin, au centre duquel s’agite comiquement son substitut de pénis, ondule, se soulevant à la recherche de la bouche salvatrice.

Sous l’effet d’une inspiration soudaine, ille mord dans le gode, et en use de manière tout à fait particulière. Ille entame un mouvement de haut en bas tout en cramponnant les fesses de sa moitié. Le résultat est quasi immédiat : Hélène, laissant échapper f o r c e soupirs et forte quantité de cyprine, se laisse emporter dans une jouissance du meilleur effet.

• — Et de trois ! Tu en es à combien P.G., interroge-t-elle son compagnon sortant pour un moment du jeu.

• — Deux ce matin et deux cet aprèm.

• — Avec Julien n’est-il pas ? Bichonnet, j’ai encore un plaisir de retard. Aide-moi à me relever, mon chéri.

Chapitre 7 – P.G.M. n’est plus celle qu’il était. (Jeu, set et match !)

Après ce premier round et ce troisième orgasme de la soirée, les deux époux font un break, se désaltèrent avant de remonter sur le ring. Ils finissent la bouteille de blanc tout en commentant la séquence précédente. Rompant de plus en plus avec ses habitudes d’hygiène, Hélène ne s’est pas dépêchée d’aller à la salle de bain. Mieux, elle n’a pas ôté le gode-ceinture et celui-ci luit de secrétions pas encore totalement figées.

Ce qui ne manque pas de maintenir Perrine dans un état d’érection.

Ce qui ne manque pas de satisfaire P.G.M., rassuré d’avoir retrouvé sa virilité, fut-ce au prix de quelques humiliations qu’il a d’ailleurs trouvées très agréables.

Ce qui ne manque pas d’émoustiller Hélène qui compte bien bénéficier des bonnes dispositions dans lesquelles se trouve la bite conjugale.

• — Bon, maintenant ma petite pute chérie, nous allons nous occuper de ton pucelage.

Ces paroles dites haut et fort annoncent la reprise du jeu.

• — Mon cul est à toi, ma doulce ! Disposes-en comme tu le désires !

• — C’est bien ce que j’ai l’intention de faire avec ou sans ton aval. Bon ! Ma petite Perrine, tu vas t’installer à genoux sur le fauteuil. Tu embrasses le dossier, tu joins tes mains comme si tu priais. Lève bien ton petit cul ! Très bien, ma chérie ! J’imagine Madame l’Inspectrice d’académie te voyant dans cette situation.

Madame l’Inspectrice d’académie, vieille fille osseuse, au dire des plus mauvaises langues, aurait eu comme seuls livres d’éducation sexuelle, le B l e d et le code soleil. Cette allusion fit éclater de rire P.G.M. et ses fesses tendues pouffaient dans un rire primitif (pour plagier un de nos grands comiques) faisant palpiter l’étoffe légère de la robe.

• — Retiens-toi, petite cochonne. Maintenant, tu écartes les jambes du plus que tu peux. Ne bouge pas avant que je revienne sinon…

Perrine n’a guère l’opportunité de bouger, car l’absence d’Hélène est de courte durée. Avant de la voir, ille l’entend. Manifestement, elle porte quelque chose d’encombrant, car ce quelque chose heurte la porte au passage. Perrine se demande ce qu’elle a encore inventé. Pas longtemps à attendre : Hélène entre dans son champ de vision traînant, plus que portant, la psyché qu’ils avaient stockée dans la chambre d’amis.

• — Je veux que tu ne perdes pas une miette de ce qui va t’arriver.

En suivant les indications de Perrine, Hélène place le miroir de telle façon qu’ille puisse voir son cul.

• — Nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses !

D’une main sûre, elle roule la mini robe aussi haut qu’elle le peut, découvrant non seulement le petit cul de son mari, mais aussi une bonne partie du dos.

• — Tu as vraiment un joli petit cul ! Je crois que j’avais oublié combien tes fesses étaient goûteuses, dit-elle en les mordillant alternativement. Il me vient une envie soudaine… Jusqu’à maintenant, tu reconnaîtras que tout ce que je t’ai fait subir était plutôt agréable, n’est-ce pas ?

• — Plus qu’agréable, mon amour ! Il y a longtemps que je n’avais eu autant de plaisir !

• — C’est bien ce qui me désole ! Je devrais te punir pour ton inconduite et en fait, je te donne du plaisir ! Reconnais que ce n’est pas juste !

• — Ce n’est pas juste, tu as raison, mon amour, je le reconnais. Tu es trop gentille !

• — Ben justement ! D’où mon idée…

À peine le dernier mot prononcé, la main droite d’Hélène s’abat sans retenue sur les fesses offertes de son petit mari qui fait un saut de carpe, se relève :

• — Putain ! Ça va pas ! T’es complètement tarée !

… et se retrouve face à son épouse qui, bras croisés sur la poitrine, le toise avec sévérité :

• — Ai-je bien entendu ?

• — Mais Bibiche, tu…

• — Pas de Bibiche qui tienne ! Tu es ma servante… Et tu as affirmé, il n’y a pas si longtemps que je pouvais en faire ce que je voulais…

• — Oui ! Mais de là à me taper d…

• — Tu veux arrêter le jeu ?

• — Là n’est pas la question !

• — Si ! Justement ! Et n’oublie pas que tu m’as bafouée aujourd’hui même ! Alors ?

Sans répondre, Perrine retourne sur son fauteuil et reprend la pose. ille constate en jetant un œil dans la psyché que sa femme n’y a pas été avec le dos de la cuillère, sa fesse gauche est toute rouge.

• — Soyons clair, ma petite pute chérie ! Cinq coups pour l’adultère de cet aprèm ! Deux de plus pour avoir joui dans une de mes culottes sans ma permission ! Deux pour m’avoir traitée de tarée et un (tu vois je peux être indulgente) pour m’avoir traitée de putain !

• — Mais, ma puce, je ne t’ai pas traitée de p…

• — Ne me contrarie pas, sinon… Donc, ça fait douze coups, n’est-ce pas Mademoiselle le professeur des écoles.

• — Bibiche ! 2+5+2+2+1, ça fait 10 !

• — Tu oses me contredire au lieu de me remercier pour ma mansuétude !

• — Tu as raison, mon amour, je suis un ingrat.

• — C’est mieux ! On va arrondir à 15 et on n’en parle plus. Qu’en dis-tu, ma petite Perrine ?

• — Je te remercie pour ta mansuétude, mon amour.

• — Bonus ! Je double la punition si tu geins un tant soit peu ! Alors, serre les dents, serre les fesses ! Serre tout ce que tu veux, mais en silence !

Le coup numéro un, main ouverte, est asséné sur la fesse droite avec autant de f o r c e que le coup d’essai. Mais préparée, Perrine encaisse sans broncher. Après un temps m o r t d’une dizaine de secondes, la deuxième tombe sur la fesse gauche avec une intensité égale.

Ensuite, les coups s’enchaînent avec régularité : un geste amorcé, une frappe, une pause …

Dans la glace, Perrine peut suivre l’évolution du rougissement de ses fesses. Très troublant : après le cinquième ou sixième coup, ille rebande. Très perturbant : plaisir et douleur se mêlent. Ille appréhende enfin le sens de l’expression avoir chaud aux fesses. Ses fesses le cuisent, mais ille désire le coup suivant aussi quand…

• — Et voilà ! C’est fini ! Tu vois que ce n’était pas si dur que ça !

… ille est un tant soit peu dépité.

• — Tu as été très courageuse, chérie-chérie ! Ça mérite quelques baisers !

Aussitôt annoncé, aussitôt réalisé ! Hélène s’agenouille à son tour et dépose des baisers lécheurs sur les rouges rotondités. Naturellement sa main se glisse entre les cuisses de Perrine et se dirige tout aussi naturellement vers la queue…

• — Ben mon salaud ! À moins que tu sois doté soudain du pouvoir de bandaison instantanée, je comprends que tu ne gémissais pas ou alors, si tu avais gémi, c’eût été de plaisir !

Abandonnant pour un instant son rôle :

• — Ça fait je ne sais même plus combien d’années qu’on baise ensemble et jamais je j’aurais pensé que tu aimes ça !

• — Ben moi non plus jusqu’à ce matin, je ne m’étais aperçu de rien. Remarque, ma puce, je peux en dire autant de toi ! Tu ne m’avais guère habitué à de telles manifestations d’autorité et de b r u t a l i t é .

• — Je m’étonne aussi mon amour. Cela fait des lustres que je ne m’étais pas autant éclatée.

• — Moi aussi ! C’est complètement fou ! J’adore ! Être ta chose m’excite comme ce n’est pas possible.

• — Alors là, P.G.M., tu m’en bouches un coin ! Trêve de bavardage maintenant, c’est moi qui vais t’en boucher un ! Et je vais être totalement écolo que des produits naturels…

Faisant glisser le string mauve :

• — Déjà, nous n’allons pas déformer encore plus cette pauvre culotte.

f o r ç a nt Perrine à quelques exercices gymniques, elle ôte la culotte sans qu’ille perde la position.

• — Ben mon… ma petite cochonne, je… tu vas être obligée de la laver, car le moins qu’on puise dire c’est qu’elle n’est plus de première fraîcheur.

La portant à ses narines :

• — Y’a même une odeur prononcée de marée !

Dans un geste étudié, la culotte rejoint la robe d’intérieur sur le sofa. Sans préliminaires inutiles, ses mains ouvrent le cul couleur homard. Sa langue toctoque à l’huis fripé. Sans attendre de réponse, elle entre. Cette tête de pont solidement installée, elle laisse couler un maximum de salive. Écartant encore plus les deux demi-naines rouges, ses lèvres viennent se ventouser à l’anus. Elle enfonce sa langue au maximum élargissant, lubrifiant autant qu’il est possible. Perrine est aux anges : cette langue qui fouille son cul, un vrai délice.

Popaul, libéré de la contraignante présence du string mauve, se tend, enfin autant qu’il veut. P.G.M. ne se rappelait pas qu’une bite bandée puisse générer une si délicieuse douleur. Contempler dans la psyché sa femme à genoux, une partie du visage disparaissant entre ses fesses, se rendre compte, de plus, que la gueuse non contente de lui lécher le cul, ayant écarté le gode, se masturbe la chatte avec trois doigts… Huum… Perrine plane complètement. Ille n’a qu’une crainte : jouir avant même qu’elle ne le touche.

Lorsqu’elle retire ses doigts de son minou d’un soir et son visage de ses fesses, il comprend que la visite de foufoune qu’elle s’était octroyée n’avait pas pour seul but de lui donner du plaisir. Les trois doigts, généreusement enduits de mouille, s’élèvent et prennent la direction de … Index, majeur, annulaire dans un commun élan appuient sur son anneau et s’y enfoncent sans vraiment rencontrer de problème. Une fois à l’intérieur, tournant, virevoltant, se détachant, allant et venant, ils préparent le terrain pour l’intromission suivante.

Bien que peu expérimentés dans cette pratique, les sphincters absolument décontractés accueillent sereinement ces doigts qui dans une improvisation sur ce thème nouveau pour eux se montrent très efficaces. Son cul s’ouvre sous ces caresses. Depuis plusieurs minutes, aucune parole n’a été échangée.

Aux mouvements du bassin de plus en plus hasardeux de sa petite « mari », Hélène devine qu’ille s’impatiente, que son plaisir monte et que son anus ne peut plus attendre cette deverginisation.

Elle se relève et, au travers du miroir, ille suit l’avancée de cette pseudo-bite. Hélène présente l’engin entre les fesses. Une seconde d’anxiété ! Puis la chair de ses fesses qui s’ouvre pour laisser coulisser la prothèse virile. Le gland, bélier de plastique, atteint le trou noir. Préparé comme il l’a été, il n’oppose aucune résistance à la pénétration. Comme un mec, Hélène agrippe les hanches de la charmante Perrine. Elle enfonce entièrement en ille, ce dard de ville.

Ille est surpris de ne pas avoir ressenti plus douloureusement l’introduction. Surpris agréablement par les sensations procurées par le passage de l’engin, surpris aussi des contractions spasmodiques de son anneau. Hélène entame des va-et-vient dans l’(pas si) étroit canal (que ça). Le conduit formidablement oint par la salive et les sécrétions d’Hélène accepte, sans problème, ce coulissage. Les frottements contre sa prostate font monter la pression. Ille veut utiliser sa main pour aider cette montée du plaisir par une bonne branle. Alors qu’ille va pour empaumer sa queue :

• — Pas touche, minouche ! Remets ta main où elle était ! Tu jouiras quand je te le dirai, si je le veux ! Compris !

Sans protester, ille obéit. Les coups de queue de la belle Hélène deviennent plus chaotiques et partent un peu dans tous les sens. Avec le peu de lucidité qu’il lui reste, Perrine constate que ces désordres sont provoqués par les mouvements réalisés par le bassin de sa femme pour s’auto masturber avec le socle du gode.

La méthode est efficace. Les trajectoires sont de plus en plus désordonnées. Le bassin bouge de plus en plus rapidement. Les mains d’Hélène se crispent sur les hanches de son amante.

Perrine entend dans son dos le souffle de sa partenaire s’accélérer, devenir de plus en plus haché, s’entrecouper de s a n g lots, de gémissements. Un dernier gémissement plus long, plus fort… Les ongles qui pénètrent dans la chair tendre des hanches… La queue d’acier fichée totalement… Bassin collé au cul… Relâchement … et :

• — 4 – 4 ! Nous sommes à égalité.

Hélène décule. Sans prendre le temps de défaire la ceinture, elle se débarrasse du gode. Elle s’allonge à même la moquette, jambes relevées, cuisses ouvertes :

• — Maintenant ! Mon amour, baise-moi !

Avant qu’elle n’arrive à trois, la queue de Pierre-Georges Mistouflet est bien au chaud dans son vagin.

• — Putain, que c’est bon !

Il la bourre !

Il la laboure !

Il la ramone !

Il la pilonne !

Il lui défonce le con avec une v i o l ence qu’il ne se connaissait plus. À chaque coup de boutoir, ses couilles vont frapper le cul potelé de sa belle. Il lui remonte les cuisses contre les épaules. Il empoigne ses mamelons, les malaxe avec une rude virilité. Il en étire les pointes avec ce qui pourrait paraître de la b r u t a l i t é , mais qui est simplement le reflet libératoire de mois d’angoisses. Bye-bye, Perrine ! Pierre-George a repris le flambeau et l’utilise à bon escient.

Disparues, toutes ses peurs, toutes ses angoisses ! Mieux ! Ces quatre éjaculations précédentes, cet état d’excitation maintenue depuis l’arrivée d’Hélène font que le plaisir est long à venir. Tout à fait bénéfique aussi pour Hélène qui, sortant d’un orgasme, a le temps de se remettre au diapason.

Arrive l’Instant : concentré de folie pure ! Le bassin de la belle Hélène se jette à la rencontre de celui de son mari avec la même b r u t a l i t é . Leurs pubis se heurtent v i o l emment à chaque tour (bonjour les bleus !). La douleur décuple leur désir. Sur la même longueur d’onde, leurs orgasmes arrivent à la même seconde.

Réaction tout à fait différente : P.G.M. est comme tétanisé, arc-bouté au-dessus de sa femme dont le bassin perdant le nord, le sud, l’est et l’ouest s’agite dans tous les sens cognant toujours avec la même v i o l ence le pubis de l’homme. P.G.M. a l’impression qu’il n’en finit pas de jouir, qu’il se vide. Sa jouissance vient du plus profond de ses reins et de plus de six mois d’abstinence f o r c é e. Cet orgasme qui n’en finit pas déclenche des orgasmes à répétition chez Hélène qui hurle son plaisir.

Quand, au bout de ce qui leur paraît une éternité, ils s’écroulent sur la moquette, ils sont vidés. Vidés dans tous les sens du terme. Bien évidemment, c’est Hélène qui a le mot de la fin :

• — T’es battu à plate couture, mon amour. Si j’ai bien compté, c’est 8 à 5.

• — M’aurais-tu battu 8 à 2, my Love que je serais aussi heureux. Ce réveil est miraculeux. Il y a moins de 24 heures, je pensais avoir perdu définitivement ma virilité.

• — Oui, mais c’était compter sans le déclic…

• — Et ton sens inné de l’ordre.

• — Que vient faire mon sens de l’ordre dans ta résurrection ?

• — Ben, ma doulce, si tu avais mis tes sous-vêtements dans la balle à linge sale rien ne serait arrivé. Petite cause, grands effets.

• — Et n’oublions pas Julien. Si tu t’endors à nouveau, je pourrais faire appel à ses talents.

Ça, c’est une autre histoire…

Domi Dupon

Cette ressource n'a pas encore été commentée.
Publicité en cours de chargement